La DS est la première voiture commercialisée à grande diffusion équipée de freins à disque. Les étriers (appelés limandes) sont collés à la boite, ce qui rend leur accès difficile, ne serait-ce que pour changer les plaquettes. Le problème essentiel de ces étriers est la dégradation de leurs patins mobiles en aluminium au contact du LHS. Si le véhicule a été stocké dans de bonnes conditions au sec, l’altération est bien moindre, un nettoyage complet et des nouveaux joints peuvent suffire. C’est le cas de cette DS 19 de 1961 de 37 000 kms d’origine.
1 : Après la dépose, le démontage demande dès le départ nettoyage et classification des pièces, séparées pour chaque étrier.
2 : Le cœur du problème, l’état des patins mobiles. Il faut sortir les pistons. L’utilisation d’un banc hydraulique permet d ‘effectuer l’opération en douceur. Relier un orifice du patin au banc, l’autre étant bouché par une vis de purge par exemple.
3 : En montant la pression, un des 2 pistons va sortir doucement. Pour éviter de mettre du LHS de partout et de faire tomber un cylindre au sol, un bac est le bienvenu. Il faut retenir alternativement un des deux pistons afin de les approcher tous les deux de la sortie, par exemple avec une simple clef à griffe.
4 : Après la sortie du premier piston, il suffit d’enlever le deuxième piston à la main, opération facile si l’on a bien respecté la progression de leur sortie alternative (3).
5 : La sortie des joints se fait idéalement avec un outil de dentiste, non répertorié chez Citroën.
6 et 7 : Le nettoyage des gorges nécessite du soin. Un autre outil de dentiste moins saillant devra être manipulé sans rayer les gorges nettoyés ainsi proprement de ses impuretés.
8 : Parfaire le nettoyage avec un chiffon autour de l’outil et le passer dans toute la gorge.
9 : L’examen de l’état des gorges après nettoyage indiquera la conservation du patin ou la restauration de sa matière. Dans mon cas, le patin est utilisable tel quel.
10 : Les joints neufs LHS d’origine ont un marquage rouge à placer vers l’intérieur du cylindre. Leur montage se fait à la graisse à freins classique compatible avec le liquide de frein synthétique. Le but est d’isoler l’intérieur des gorges du LHS afin de retarder leur altération.
11 : La pose des pistons se fait aussi à la graisse, en les enfonçant à la main bien parallèlement au plan du patin, puis en effectuant gentiment des arcs de cercle aller-retour avec une pince Bécro.
12 : Les patins seront prêts à être montés après avoir reçu un peu de graisse graphitée dans les trous recevant les tiges de pistons et le poussoir de la roue dentée.
13 : Pour la bonne compréhension du rôle de l’outil 2129-T, il est utile de le présenter et de l’actionner contre la roue dentée du poussoir placé dans le patin. On détermine ainsi le bon sens de rotation qui permettra de sortir les plaquettes. Tourner dans le mauvais sens et forcer peut engendrer la casse des dents de la roue dentée. Les trous prévus pour recevoir l’outil étant opposés du fait de l’emplacement D et G des étriers, le sens de rotation est donc inverse d’un étrier à l’autre.
14 : Il convient de vérifier l’état des 4 cages à aiguilles en plaçant un doigt au centre et en effectuant des rotations. Si les aiguilles ne tournent pas facilement sur elle-mêmes, il faudra extraire les cages et les changer. Dans le cas présent, aucun point dur, je les ai donc laissé et graissé.
15 et 16 : Après avoir enduit de graisse graphitée le levier de commande de frein à main muni de son circlips, il suffit de le mettre en place dans l’étrier, prêt à recevoir le poussoir.
17 : Le levier est retenu par un clips placé après la pose des rondelles repérées à la dépose pour chaque étrier.
18 : Le poussoir correspondant à son étrier se monte en position zéro, en le vissant sur lui-même pour l’étrier droit, en dévissant pour l’étrier gauche.
19 : Le poussoir vient s’accrocher au circlips de l’axe. On vérifie son bon positionnement en tirant dessus.
20 : Le patin équipé de ses 2 tiges de piston et du poussoir central se place dans l’étrier. Les 2 guides graissés reprennent leur position de chaque côté du patin.
21 : Les demi-lunes de verrouillage se placent à la main ou avec une pince appropriée.
22 et 23 : Un poinçon placé dans l’orifice permet de bien centrer les demi-lunes avant de mettre la vis de 8.
24 : L’outil qu’il est nécessaire de se créer est une simple clef plate de 10, mais très fine. Il suffit de meuler une vieille clef bon marché afin qu’elle soit un peu moins épaisse que l’écrou à serrer contre la fourchette en tôle recevant le tuyau hydraulique.
25 : Afin que le cliquet soit libre sur son axe, il faut serrer l’ensemble puis revenir d’un demi-pan de clef tout en maintenant serré la fourchette contre l’étrier avec la clef extra-plate. Puis vérifier la « semi-liberté » du cliquet.
26 : Préparer l’ensemble des pièces composant le doigt de verrouillage comme sur la photo, puis graisser les pièces et assembler.
27 : L’ensemble rentre sous l’étrier en plaçant la partie droite du doigt vers l’extérieur. Ce système permettra de rattraper automatiquement et progressivement le jeu dû à l’usure des plaquettes en gardant toujours rapprochés les patins aux disques.
28 : Un tournevis plat permet de pousser le gros ressort dans le cylindre afin de laisser passer la vis de verrouillage.
29 : L’opération peut se faire aussi en utilisant une petite pince d’électronicien à bord plat.
30 : Dans le trou près du levier de commande de frein à main, vérifier le bon positionnement du doigt sur la roue crantée.
31 : Le réglage de la butée excentrique conditionne le bon fonctionnement du levier de frein à main. En déplaçant ce levier, le cliquet doit entraîner une course d’une dent de la roue dentée.
32 : Présenter la clef 2129-T dans le trou et vérifier qu’elle entraîne bien la roue dentée et que le doigt de verrouillage soit bien contre la roue. En relevant le cliquet au maximum, régler la came de la butée excentrique pour qu’elle soit quasiment en contact avec le levier de commande. Tout en maintenant le patin mobile, vérifier son bon déplacement en tournant la clef .2129-T et ainsi le ramener contre l’étrier, prêt à se glisser autour du disque après montage des plaquettes.
33 et 34 : La pose du ressort de rappel est délicat. L’étrier étant fixé à l’étau par précaution, il convient d’utiliser un fil de fer ou de laiton de bonne section que l’on passe dans un crochet du ressort. En tirant dessus, le glisser soigneusement entre la tête de vis et son écrou.
35 : Après pose des plaquettes et de leurs arrêtoirs, les patins sont prêts au montage. Il ne restera plus qu’à placer les tôles de protection et leurs ressorts de maintien. Une étude plus détaillée de toute l’opération des étriers de frein est visible sur le site HD19.